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M Saintot Eddie LP Julie Daubié 02000 Laon

Rappel : depuis décembre 2000, une puis deux classes de bac professionnel commerce-service disposent d’un ordinateur portable prêté par le Conseil régional de Picardie. Trois salles dédiées aux portables –en sus des salles professionnelles- sont aménagées de façon à ce que chacun soit relié au réseau d’établissement et à Internet par une connexion rapide. Chaque poste est équipé de la suite bureautique de Microsoft, d’Encyclopédies, de logiciels de dessins, de langue et peut imprimer à sa guise sur une laser ou une jet d’encre couleur. Suite sur : http://lettresbacpro.free.fr/portables.htm

L’expérience ordinateur portable du Lycée Julie Daubié de Laon rentre maintenant dans sa troisième année et l’on peut la considérer avec plus de recul et de sérénité. Une fois résolus les problèmes techniques et d’apprentissage, on peut tenter d’en tirer quelques réflexions et de présenter des exemples de pratiques.

Nous adoptons le point de vue de l’utilisateur, à mi chemin du technicien et du spécialiste des nouvelles technologies de l’éducation. Comment travailler au jour le jour avec 32 élèves, préparer ses cours, les évaluations, l’examen, enseigner le Français, l’Histoire-géographie, l’ECJS, s’intégrer aux PPCP, tenir compte des stages, gérer les classes … ? Comment utiliser ce nouvel outil à bon escient : c’est à dire pas seulement comme un cahier ou un manuel de luxe mais exploiter de nouvelles possibilités d’apprentissages, de connaissances, de présentation, de relation et de communication ?

Les sites internet en présentent de nombreux exemples. Cependant, ils évoluent me semble-t-il, entre deux types de contenus : le cours magistral (ou la dissertation, le commentaire) souvent très complet et bien documenté ou la séquence pédagogique qui renvoie à un cahier/papier ou à un manuel. Ils sont alors le reflet d’un contenu de connaissances ou d’une progression pédagogique. Ils sont un résultat. Notons qu’ils font le bonheur de tous !

Je pense qu’il faut aller au-delà si nous voulons utiliser toutes les ressources des Tice. Il faut montrer un processus dans son entier, notamment le déroulement d’un cours qui justement se fait avec la participation active des élèves. L’essentiel est là.

Travail dirigé en géographie en bac professionnel

Travail coopératif en PPCP (exportable dans d’autres disciplines)

Durée : 2 heures

Objectifs : étudier les transports en France, les mettre en relation avec l’histoire, la géographie, l’économie et l’aménagement du territoire.

Préparation : chaque élève récupère du réseau sur son portable un document maître (Word) comportant le titre de la leçon, ses objectifs, un plan et 5 séries de questions.

Des liens hypertextes pointent vers des documents protégés en écriture placés sur le réseau (cartes de densité de population, cartes réseaux routiers, autoroutier et ferroviaire)

Un fichier d’aide est également disponible, il comporte des textes issus du site http://perso.wanadoo.fr/geo.france (avec l’accord de l’auteur)

Organisation : deux élèves sont chargés d’enrichir ce fichier par des recherches sur la toile. Leur seule consigne consiste à ne pas dépasser 3 pages au total!

La classe est divisée en 5 groupes avec 5 rapporteurs. Chaque groupe traite une question dont le rapporteur présentera la synthèse au bout d’une heure, à l’oral et au vidéo projecteur (7 à 8 minutes maximum). Cette dernière, après débat et correction, sera intégrée dans le document maître personnel de chaque élève. Le tout par un copier-coller.

La conclusion est rédigée collectivement. Le fichier d’aide et les documents sont recopiés sur le portable avec changement des liens hypertextes dans la leçon. Note : chaque cours est disponible sur le réseau en cas d’absences ou de perte de données. Certains sont également en ligne sur notre site.

Bilan : l’exercice n’a rien d’original en soi, ce qui change c’est la rapidité de la mise en commun et l’autonomie de chaque groupe. On décèle une certaine émulation entre les groupes. Ils ne se privent pas de poser des questions et de critiquer le travail des autres.

Prolongements en groupe (1/2 section de 15 élèves) et à la maison : fabrication par les élèves d’exercices interactifs avec le logiciel Hotpotatoes sur l’ensemble de la leçon. Cela permet de conforter les acquis.

Durée : 4 heures (4 fois 1 heure)

Objectifs : créer une chanson sur un thème décidé en commun en respectant des contraintes formelles. Un élève particulièrement doué est chargé de la mettre en musique. (ce travail est en cours…)

L’idée est venue naturellement à cause des nombreux cd et mp3 circulant dans la classe. Pourquoi ne pas faire acte créateur à notre tour ?

Préparation : (1 h) en binôme les élèves présentent à la classe une chanson en motivant leur choix. Ils en font aussi écouter un extrait. C’est l’occasion de réviser rapidement les notions de mètres, rimes, allitérations et assonances déjà étudiées.

Choix du thème : (20 + 35 minutes) à l’unanimité, nous écartons le thème principal de l’amour pour éviter le clonage euh …pédagogique. Chaque élève propose un vers de départ et nous votons.

C’est le thème de l’identité qui est choisi. Nous recherchons ensemble des idées, en l’occurrence les champs lexicaux et sémantiques de l’identité. Trace écrite dans un fichier d’aide.

Organisation : chaque élève ouvre sur le réseau un fichier du type chanson-martin.doc. J’ai au préalable crée un document de base avec des liens pointant sur ces fichiers.

Consignes : vous créez chacun le maximum d’octosyllabes possibles sans vous soucier des rimes. Vous avez le droit de voir ce que fait le reste de la classe et d’utiliser les idées des autres (pas de les copier-coller). Pour cela, chaque fichier est configuré en enregistrement automatique toutes les deux minutes et facilement consultable avec les liens.

Ce travail se poursuit partiellement en troisième heure.

Phase collective : tous les vers sont réunis anonymement sur une même feuille (sur papier cette fois-ci). Nous opérons d’abord un tri démocratique qui ne va pas sans grincements de dents, puis un classement par thème en mettant des n° aux vers.

Le résultat –visible sur http://lettresbacpro.free.fr/ppcp1.htm - est remis en fichier Word puis retravaillé collectivement. Ce travail donne lieu à des échanges intensifs.

Bilan : le réseau permet à chaque élève de s’exprimer sans la pression des plus entreprenants, on obtient un corpus beaucoup plus important qu’avec un travail au tableau.

Prolongements : certains élèves désirent produire une autre chanson sur le thème de la violence.

Remarques générales : ces deux types de travaux ne nécessitent pas de techniques particulières autres que la maîtrise minimale d’un traitement de textes et des liens (qui automatisent le chargement de fichiers actualisés en temps réel). A cette époque de l’année, les élèves savent se servir du réseau local et Internet, suffisamment pour qu’ils soient devenus des outils –et pas des instruments de perdition…


 

 
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