Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D’abord, parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. S’il ne s’agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison ? Faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries. Pas de bourreau où le geôlier suffit.

Il faut guillotiner parce que la mort empêche la récidive.

è la prison à perpétuité suffirait

L’évasion reste possible

èil faut des prisons plus sûres

La véritable perpétuité n’existe pas.

Guérison ?

è un pourcentage important de condamnés meurt en prison, l’homme change, sa psychologie également, il existe des traitements chimiques et (ou) psychiatriques.

Coût de l’incarcération ?

è pas sûr : frais de gardiennage importants, frais d’exécution

Mais, reprend-on, il faut que la société se venge, que la société punisse. Ni l’un ni l’autre. Se venger est de l’individu, punir est de Dieu. La société est entre deux. (...) Elle ne doit pas « punir pour se venger » ; elle doit corriger pour améliorer.

(...) Reste la troisième et dernière raison, la théorie de l’exemple. Il faut faire des exemples ! il faut épouvanter par le spectacle du sort réservé aux criminels ceux qui seraient tenter de les imiter ! (...) Eh bien ! Nous nions d’abord qu’il y ait exemple. Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend. Loin d’édifier [1] le peuple, il le démoralise, et ruine en lui toute sensibilité, partant toute vertu (...) Est-ce bien sérieusement que vous croyez faire un exemple, quand vous égorgillez misérablement un pauvre homme dans le recoin le plus désert des boulevards extérieurs ? En Grève [2] en plein jour, passe encore ; mais à la barrière Saint-Jacques ! mais à huit heures du matin ! Qui est-ce qui passe là ? Qui est-ce qui va là ? Qui est-ce qui se doute que vous faites un exemple là. Un exemple pour qui ? Pour les arbres du boulevard apparemment. Toutes les raisons pour la peine de mort, les voilà donc démolies.

Loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent)

è ce n’est pas le rôle de la société de punir, mais de corriger

Certains coupables sont-ils réellement « soignables », amendables ?

è vous reconnaissez alors qu’ils sont malades

Difficile de trouver la frontière entre la folie et l’anormalité, il existe des simulateurs

èest-ce une vengeance efficace, soulagera-t-elle la peine de familles ?la prison n’est-elle pas une peine au fond plus dure que la peine de mort ?

L’exemplarité de la peine : faire un exemple peut dissuader les criminels.

è le spectacle des exécutions ne produit pas les effets prévus :il rend le public cruel et lui fait perdre sa sensibilité à la douleur humaine (ex :les gladiateurs)

Puisque ce spectacle vous dérange nous exécuterons à « guichet fermé » ;sans spectateurs.

èDans ce cas, il n’y a plus d’exemplarité

Voilà tous les syllogismes de parquets mis à néant. Tous ces copeaux de réquisitoires, les voilà balayés et réduits en cendres. Le moindre attouchement de la logique dissout les mauvais raisonnements.

Victor Hugo présente d’abord les arguments des partisans de la peine de mort(ceux qui) , puis il les réfute un par un à la manière d’un avocat. Il s’agit donc d’un plaidoyer contre la peine de mort.

Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné (préface de 1832).

 

1) L’opinion publique est  majoritairement favorable à la peine de mort

2) En chine, les organes des condamnés à mort sont prélevés et commercialisés à l’insu des familles

3) Au Nigeria, et dans bon nombre de pays africains, les condamnations à mort sont prononcées par des juridictions d’exceptions sans possibilité de recours

4) La peine de mort sanctionne des délits politiques ou moreaux (adultères) non punis dans les pays occidentaux

5) En envoyant un criminel à la mort, on ne fait que dévaloriser le prix de la vie humaine. Je ne peux accepter cela. La vie de mon fils avait trop d'importance. " 

6) L’attente dans le couloir de la mort constitue une torture aux yeux de la cours européenne des droits de l’homme

7) Un rapport du FBI (1992) a pourtant montré que la peine capitale n'a pas d'effet dissuasif: le nombre de meurtres est bien plus important dans les États qui pratiquent la peine de mort (9,3 pour 100.000 habitants) que dans les États abolitionnistes (4,9).

NON À LA PEINE DE MORT ! 

4 arguments contre LA PEINE DE MORT 

Dans d'autres pays ...

Se réfugiant derrière une opinion majoritairement favorable à la peine de mort, le Japon continue d'y avoir recours. La Russie, en revanche, a promis de l'abolir. En Chine (1769 exécutions en 1998, record mondial!), les organes des condamnés sont prélevés et commercialisés, à l'insu des familles. Au Nigeria et dans bon nombre de pays africains, les condamnations à mort sont prononcées par des juridictions d'exception sans possibilités de recours. En Egypte, 70 sentences capitales ont été prononcées entre 1993 et 1996 et 48 exécutions ont eu lieu, alors même que des magistrats égyptiens s'étaient élevés contre l'illégalité des procès, les condamnés ne bénéficiant d'aucune assistance judiciaire convenable. En Iran, où les exécutions ont lieu en masse et en public, sont passibles de peines de mort le trafic de drogue, l'adultère ou l'appartenance à des groupes d'opposition. Et, dans ce dernier cas, ceux qui sont exécutés ne s'étaient livrés bien souvent qu'à des interventions politiques non violentes.

Témoignage : " J'ai choisi de refuser la haine "

Dorothéa B. Moorefield, une mère dont le fils aîné, Rick, avait été assassiné en 1976 par un voleur, s'était opposée, treize ans plus tard, à la condamnation à mort et à l'exécution du coupable : " Nous n'arrêterons pas la violence qui nous entoure si nous n'apprenons pas à aimer, à comprendre et à aider ceux qui vivent dans la pauvreté, ceux qui n'ont pas d'avenir. Il faut commencer par aimer les enfants en leur apprenant à aimer les autres et à s'aimer eux-mêmes et en leur inculquant le respect de la vie humaine. C'est seulement en reconnaissant le droit sacré à la vie que l'on peut pleurer ceux qui l'ont perdue. En envoyant un criminel à la mort, on ne fait que dévaloriser le prix de la vie humaine. Je ne peux accepter cela. La vie de mon fils avait trop d'importance. " 

Condamnée par l'ONU,

la peine de mort reste une sanction prévue dans le Code Pénal de 123 pays,

11 pays totalisent plus des trois quarts des exécutions dans le monde : l'Arabie Saoudite, l'Azerbaïdjan;  l'Ukraine, le Cambodge; la Chine, l'Egypte, les États-Unis, l'Iran, la Libye, le Nigeria, Singapour et le Yémen.

Aux États-Unis ...

La peine de mort est utilisée aux États-Unis par 38 États sur 51; 26 États l'autorisent pour des mineurs de moins de 18 ans au moment du délit et pour des personnes handicapées mentales. Certains Etats non abolitionnistes, tels l'Idaho, le Maryland, le Nebraska ou New York, qui n'appliquaient plus cette peine depuis des dizaines d'années, recommencent à l'utiliser. Un rapport du FBI (1992) a pourtant montré que la peine capitale n'a pas d'effet dissuasif: le nombre de meurtres est bien plus important dans les États qui pratiquent la peine de mort (9,3 pour 100.000 habitants) que dans les États abolitionnistes (4,9). Sur l'ensemble du territoire américain, 56 condamnés ont été exécutés en 1995, 74 en 1997 et plus de 600 en vingt-quatre ans (1976 - 2000). Actuellement, 3600 condamnés, dont 49 femmes, attendent leur exécution dans les fameux " couloirs de la mort ". Cette attente, qui peut durer plus de dix ans et au cours de laquelle le condamné peut demander une révision de son procès, est considérée comme une véritable torture par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.