LES RIVIERES POURPRES : Best-seller de J-Chrisophe Grangé. Genre : Roman policier Collection : Le livre de poche Editions : Albin Michel

Par Cyril Creps, T Com.

1°) Présentation des personnages principaux : Karim Abdouf : Karim Abdouf, 29 ans, est orphelin. Livré à lui-même à l'âge de 15 ans dans la banlieue parisienne à Nanterre, il n'avait pour entourage que des drogués et des casseurs. Karim commença sa vie comme délinquant. Malgré cela il poursuivit ses études et devint lieutenant et de surcroît un expert en arts martiaux. Le jeune beur reste tout de même assez anarchique dans sa façon d'être. Il agit souvent sans prendre garde aux procédures judiciaires. Ayant passé la barrière qui sépare la délinquance de la justice Karim se sent très fort. C'est un personnage violent et provocateur qui n'a pour but que de rendre justice mais la couleur de sa peau et ses dreadlocks suscitent plutôt la méfiance des riverains dans le trou de province de Sarzac où il a été nommé. Pierre Niémans : Traits osseux, ridés, une coupe en brosse luisante et grise, le commissaire principal Pierre Niemans est un ancien officier du RAID. Mais ses méthodes peu orthodoxes ont compromis sa carrière. Par conséquent il a dû quitter cet univers pour un travail de bureau. Pour n'importe quel autre policier, accéder aux offices centraux est un avancement mais pour lui, cela a été une mise au rancart. Niemans fait partie désormais de la BRF ( Brigade de la Répression des Fraudes ). C'est un personnage exemplaire et connu de tous les services de police française pour sa bravoure, son courage et sa forte personnalité. Malgré tout le commissaire est un solitaire dans l'âme, il n'a aucune attache. Il reste quelqu'un de très mystérieux.

2°) Présentation des opposants : Fanny Ferreira : Alpiniste hors pair, peau mate et cheveux bouclés, Fanny est une ravissante jeune femme de l'Université. D'ailleurs Pierre Niemans, le cour de pierre, tombe peu à peu amoureux d'elle. Celle-ci paraît très dévouée à cette enquête, malheureusement c'est tout autre chose. Judith Hérault : Sour jumelle et réplique parfaite de Fanny Ferreira, Judith vit dans l'ombre de son double et participe avec sa sour aux atrocités endurées par les victimes. Docteur Chernecé : Conspirateur des rivières pourpres. De petite taille, mais de forte corpulence, l'homme est âgé de plus 60 ans. Il est assassiné par Fanny Ferreira. René Sertys : Conspirateur. Mort depuis quelques années, il est le père de Philippe Sertys, aide-soignant à l'hôpital de Guernon. Philippe subit la vengeance des sours jumelles. Etienne Caillois : Conspirateur. Ancien habitant de Guernon, Etienne était un cristallier. Son fils Rémy était le bibliothécaire de l'Université de Guernon, il subira également les vengeances des jumelles.

3°) Présentation des adjuvants : Fabienne Hérault : Mère biologique de Judith et Fanny, c'est une femme très grande et impressionnante. Elle aide de son mieux Niémans et Karim. Rheims : C'est un homme au visage dur, aux épaules larges et aux cheveux gris frisottants. Antoine est le supérieur de P.Niémans. Après de nombreuses années de collaboration, ils entretiennent de bonnes relations. Antoine couvre toujours Niemans dans la mesure du possible. Eric Joisneau : Jeune recrue de la SRPJ de Grenoble. Il aide dès qu'il peut les deux enquêteurs, Niémans et Abdouf. Il finit torturé par un des conspirateurs des rivières pourpres, Chernecé. Roger Barnes : Il est capitaine à la gendarmerie de Guernon. C'est un homme colossal et bien bâti. Il aide les enquêteurs sous les ordres de Niémans.

4°) Les situations initiales : Intrigue : Le commissaire Niémans et le lieutenant Abdouf sont deux policiers qui enquêtent sur deux affaires différentes. Mais au fil de l'histoire il s'est avéré que toutes les énigmes avaient un point commun. Les deux personnages se complètent pour trouver qui est derrière tous ces crimes et ces drôles de situations.

a) Situation initiale de Niémans : Niémans est chargé de cadrer des brigades de CRS lors d'un match de football au parc des Princes. Mais comme d'habitude en fin de rencontre cela se déroule mal à cause des hooligans déchaînés. Le commissaire principal se mêle aux affrontements entre CRS et supporteurs quand il aperçoit deux hooligans qui tabassent un homme. Un des agresseurs s'enfuit et Niémans le poursuit. En fin de course, le policier rattrape le fuyard et le frappe de rage. Malheureusement, l'homme tombe dans un coma profond à cause d'un mauvais coup. Niémans est bien sûr accusé. Elément perturbateur : Niémans est envoyé à l'Université de Guernon pour le meurtre étrange d'un homme, Rémy Caillois, retrouvé à 15 mètres de haut dans la position du fotus. C'était le bibliothécaire de l'Université, il fut retrouvé par Fanny Ferreira.

b) Situation initiale de Karim Abdouf : Karim Abdouf est chez lui et lit tranquillement une thèse de criminologie. L'auteur retrace toute la vie du lieutenant depuis son enfance : ses mauvaises fréquentations, ses effractions et la réussite des ses études à Paris. Elément perturbateur : Karim est appelé à l'école Jean-Jaures. Des individus ont pénétré par effraction dans l'enceinte de l'école dans la salle des archives. A première vue rien n'a été volé. Il part ensuite au cimetière de Sarzac, le caveau d'un petit garçon, Jude Itéro, a été profané.

5°) La situation finale : Au fil de l'histoire, Karim et Niemans apprennent que l'Université de Guernon dissimule une conspiration visant à créer une race de sang pur mélangeant l'intelligence et la puissance physique. Les conspirateurs : Etienne Caillois, René Sertys et Chernecé maîtrisent les « rivières pourpres » ( le sang des habitants de Guernon ) de père en fils. Pour cela, ils intervertissaient les nouveaux nés dès leur naissance à la maternité. Ils mélangeaient les bébés aux capacités cérébrales des professeurs avec ceux aux aptitudes physiques des autochtones.

Ensuite tous ces enfants prodiges s'inscrivaient à l'Université et Etienne Caillois, le bibliothécaire, organisait les rencontres et programmait même les mariages. Karim comprit après de nombreuses recherches que Jude Itero n'était pas un petit garçon mais une petite fille qui se nommait Judith Hérault. Issue d'une famille autochtone de Guernon, Judith possédait une sour jumelle. Le jour de sa naissance les conspirateurs furent surpris car ils ne s'attendaient pas à avoir deux bébés à intervertir. Ils décidèrent de laisser un enfant à la mère en lui faisant croire que l'autre était mort subitement. Ce dernier s'appellera Fanny Ferreira et sera placé dans une famille de professeurs.

Pour effacer toutes les traces ils tuèrent l'enfant de substitution. Quelques années s'écoulèrent et le hasard fit que les deux petites filles se retrouvèrent dans la même classe en CE2 à l'école Jean-Jaures de Sarzac. Fabienne, la mère, découvrit la situation et veut en s'avoir plus. Malheureusement, les manipulateurs saisissent le danger et préfèrent éliminer toute cette famille. Ils ne parviendront qu'à tuer le père car la mère décida de prendre la fuite et de changer l'identité de sa fille en la déguisant en garçon. Voyant qu'elle ne s'en sortirait jamais elle a préféré dissimuler sa fille dans l'ombre de sa sour : Fanny Ferreira. Les jumelles vivaient en une seule et unique personne.

Après avoir découvert leurs origines, elles décidèrent de se venger de façon symbolique ( ex : mort dans la position du fotus ) soit sur les conspirateurs eux-mêmes, soit sur leurs enfants. Karim fit preuve d'audace, de courage et de perspicacité dans cette enquête. Quant à Niémans, lui aussi était un atout majeur, malheureusement il fut assassiné par Fanny Ferreira. Ils étaient face à face mais le cour l'emporta, Pierre Niémans ne put tirer le premier. Le lieutenant Abdouf dégaina son arme, abat premièrement Fanny puis pour sauver sa peau tua Edith.

6°) Le passage choisi : [ « Tel était le sens des propos mystérieux du cahier de Sertys : « Nous maîtrisons les rivières pourpres. » Ces termes ne désignaient pas un livre ou un réseau hydrographique, mais le sang des habitants de Guernon. Les veines des enfants de la vallée. Les Caillois et les Sertys maîtrisent, de père en fils, le sang de leur ville. Ils pratiquent la manipulation génétique la plus simple qui soit : l'interversion des bébés. « J'ai deviné alors que les Caillois et les Sertys poursuivaient un objectif plus précis : ils voulaient non seulement régénérer le sang précieux des professeurs mais aussi créer des êtres parfaits, des surhommes. Des êtres aussi beaux que ceux qui transpiraient sur les photographies des jeux Olympiques de Berlin que j'avais remarquées chez Caillois. Des êtres aussi intelligents que les chercheurs les plus célèbres de Guernon.]

Justification : Dans ce passage, l'auteur répond grossièrement à toutes les énigmes de l'enquête. C'est toujours enivrant pour un lecteur de connaître toutes les réponses aux questions qu'il se posent depuis le début. De plus l'objectif des Caillois et des Sertys me rappelle bizarrement celui d'un chancelier allemand nommé en 1933 qui déclencha un tournant de l'histoire qui me passionne.