Epistolaire : Lettre de Lili (le Château de ma mère, Marcel Pagnol) Transposer en langage courant puis soutenu. Ô collègue! je met la main à la Plume pour te dire que les grive sont pas venu cet année, rien mé rien, même les darenagaz sont parti, comme Toi. jen n'ai pas prit deux. les perdrots non plus. j'y vais plus cé pas la pène. il veau bien mieux Travaillé à l'Ecole pour apprendre l'Ortograffe autrement quoi ? c'est pas posible, même les saludes il n'y en a pas guaire. elles sont peutites, les soiseaux en veut pas. Cet Malheureut, tu en as de la Chanse de pas être ici cet un Dézastre. je me langui que tu vien. alor, les Soiseaus tant bien, et les perdrots - et les Grive pour noèl. En plus, il m'ont volé douze Pièje et au moins Sinquante Grive. Je sé quicé. les plus beau Pièje. cé celui d'Allo, le Boiteut. Rapèle toi que je m'en rapèlerai. et en plus il fet froid, avec mistralle. tous les~jours à la chasse j'ai les Pieds glassés. heureusement j'ai le Cachené. mais je me languis de toi. batistin est contant: il prend trente grive par jour. à la Glue. avantiers, dix orthollan, et Samedi douze saire gavotte. à la Glue. avantiers je suis été sous tête Touge, j'ai voulu écouter la Pierre, sa m'a glassé l'oreille. èle veut plus chanté éle fet que Pleuré. voilà les nouvèle. salut la Compagnie. je t'envois une feuille de soge pour toi et une viollète pour ta mère. ton ami pour la vie lili. mon Adrèse. Les Bellons Par Lavalantine France. ça fet trois jours que je t'écrit, pas que le soir je continut. ma Mère est contante. èle se croit que je fét mes Devoirs. Sur mon Cahier. Après, je décire la paje. le tonère a escagasé le grand Pin de Lagarète. il reste plus que le Tron, et pouintu comme un sifflé. Adessias. je me langui de toit. mon adrèse: les Bélons parlavalantine. France. le facteur s'apèle fernan, tout le monde le connet, il ne peut pas se trompé. il me connet très Bien. moi aussi. ton ami pour la vie. Lili. |
Oh collègue,je mets la main à la plume pour te dire que les grives ne sont pas venues cette année, rien mais rien, même les Darnagas sont partis, comme toi. Je n'en ai pas pris deux, les perdreaux non plus. Je n'y vais plus, ce n'est pas la peine . Il vaut bien mieux travailler à l'école pour apprendre l'orthographe autrement quoi faire d'autre? C'est pas possible, même les alludes il n'y en a guère. Elles sont petites, les oiseaux n'en veulent pas. C'est malheureux, tu en as de la chance de ne pas être ici : c'est un désastre. Je me languis que tu viennes. Alors pour les oiseaux c'est tant pis et pour les perdreaux aussi - et les grives seront pour Noël. En plus, ils m'ont volé douze pièges et au moins cinquante grives. Je sais qui c'est. Les plus beaux pièges. C'est celui d'Allo le boiteux. Je m'en souviendrai / Rappelle moi que je m'en souvienne. Et en plus il fait froid, avec du mistral. Tous les jours à la chasse j'ai les pieds glacés. Heureusement j'ai le cache-nez. Mais je me languis de toi. Baptistin est content : il prend trente grives par jour à la glue. Avant hier, dix ortolans, et samedi douze cergavottes. Avant hier je suis allé sous Tête Rouge, j'ai voulu écouter la pierre, ça m'a glacé l'oreille. Elle ne veut plus chanter, elle ne fait que pleurer. Voilà les nouvelles, salut la compagnie, je t'envoie une feuille de sauge pour toi et une violette pour ta mère. Ton ami pour la vie Lili.Mon adresse : Les Bellons par La Valentine, France. Ca fait trois jours que je t'écris parce que je continue la lettre tous les soirs. Ma mère est contente : elle croit que je fais mes devoirs sur mon cahier. Après je déchire la page. Le tonnerre a brisé le grand pin de La Garède, il ne reste plus que le tronc qui est pointu comme un sifflet. Adieu. Je me languis de toi. Le facteur s'appelle Fernand, tout le monde le connaît, il ne peut pas se tromper. Il me connaît très bien et moi aussi.Ton ami pour la vie. Lili. |
Mon bon ami,C'est avec ma plus belle plume et mon plus beau papier que je pleure l'absence des grives, tout comme celle des Darenagaz et tout comme la tienne.Ma plume remplace donc le fusil, l'orthographe la chasse. Comme il n'y a guère de saludes pour les oiseaux, il n'y a guère de salut pour moi en ton absence. Mais qu'importe perdreaux et grives, qu'importe même le vol de mes pièges, si je venais à l'oublier ta présence seule me le ferait ressouvenir. Le froid du Mistral me glace les extrémités, la pierre de la Tête Touge pleure au lieu de chanter. Heureusement que Baptistin, comme à l'accoutumée, a plus de chance : il capture dans ses filets plus d'oiseaux que moi.Tu trouveras en gage d'amitié une feuille de sauge pour toi et une violette pour ta mère. Lili, ton ami pour la vie qui te salue. Post scriptum : ma mère, qui confond mes travaux scolaires et épistolaires semble heureuse. Le facteur sera le messager de l'amitié, si tu ne m'écris pas, mon cœur se déchirera comme le grand pin brisé par la foudre. |
Mon Aglaéj'ai pris une grande décision j'ai eu hier une violente discussion à propos de notre mariage maintenant tout est fini entre nous ils se sont montrés odieux papa a dit grand père te tuera si tu épouses cette fille mais non a ajouté maman je saurai te défendre tu as compris ils veulent que j'épouse Charlotte la fille de la charcutière qui est laide comme toi je la trouve grotesque mais elle est riche il n'y a plus à hésiter et mon choix est fait t'oublier moi jamais je serais un sale type en épousant Charlotte c'est avec toi que je me marierai Ton Gaston | En n'utilisant que la ponctuation, faites de cette lettre une rupture ou une déclaration d'amour. Mon Aglaéj'ai pris une grande décision : j'ai eu hier une violente discussion à propos de notre mariage, maintenant tout est fini //entre nous. Ils se sont montrés odieux. Papa a dit : "grand père te tuera si tu épouses cette fille " mais non a ajouté maman// je saurai te défendre " Tu as compris ils veulent que j'épouse Charlotte la fille de la charcutière qui est laide// comme toi. Je la trouve grotesque mais elle est riche il n'y a plus à hésiter et mon choix est fait : //t'oublier. Moi jamais, je serais un sale type. En épousant Charlotte// c'est avec toi que je me marierai Ton Gaston |
également : épistolaire 2 et 3 |