Les revendications de Ferhat Abbas, fondateur de l'Union populaire algérienne
Le peuple algérien demande dès aujourd'hui l'abolition de la décolonisation, c'est à dire, de l'annexion et de l'exploitation d'un peuple par un autre peuple, l'application du droits des peuples à disposer d'eux-mêmes [.], une Constitution propre garantissant la liberté et l'égalité absolues de tous les habitants sans distinction de race ou de religion . la participation immédiate et effective des musulmans algériens au gouvernement de leur pays.
Manifeste du peuple algérien aux Français (extraits), 10 février 1943.
Dans la grande France coloniale, il n'y a ni peuple à affranchir, ni discrimination raciale à abolir.
René Pleven, commissaire aux colonies, janvier 1944.
Sans l'Empire, la France ne serait aujourd'hui qu'un pays libéré. Grâce à son Empire, la France est un pays vainqueur.
Gaston Monnerville, député radical, mai 1945.
38% des Français partisans d'administrer les colonies surtout dans l'intérêt de la France, 28% au profit des indigènes, 25% au profit des deux.
Sondage de mai 1946.
La chute de Dien Bien Phu a beaucoup traumatisé les Français. Notre armée ne tenait plus. Les chefs militaires étaient découragés, les uns murmuraient « il faut laisser tomber l'Indochine pour être en état de sauver le reste, principalement l'Afrique ; les autres disaient : il faut envoyer le contingent parce que l'armée de métier ne suffit plus.
Jean Bothorel, 1968, cité par Pierre Mendès France, chef du gouvernement français en 1954.
Dans les villes, on ne souffre pas de la guerre, mais du terrorisme et de la répression qu'il provoque. Le FLN tue indistinctement les Musulmans qui ont trahi la cause populaire et se compromettent avec la France, jette des grenades dans les cafés, dépose des bombes dans les lieux publics ou mitraille des voitures sur les routes.
Pour découvrir les réseaux du terrorisme, les Français enlèvent les hommes et les torturent. Le FLN en fait autant à l'égard de ses coreligionnaires qui ne paient pas l'impôt
Jean Roy, La guerre d'Algérie, Juillard, 1960.
21 mai 1962 : depuis deux jours, plus de 1500 personnes campent dans l'aéroport. Dans les magasins d'Alger, on ne trouve plus de valises « C'est bien cela, dit une dame, en regardant l'étalage vide, la valise ou le cercueil ! Au coin d'une rue, une voiture attend, un homme et un enfant la bourrent de ballots et de colis. Ils ont peur de l'OAS.
Témoignage du journaliste Jean François Kahn, L'Express, juillet 1962.
Population totale | Population européenne | % d'Européens | |
1936 | 7234000 | 946000 | 13 |
1948 | 8691000 | 922000 | 10.6 |
1954 | 9529000 | 984000 | 10.3 |
Algérie 1954 | Surface en ha | % des terres | % population totale | % pop agricole |
Musulmans | 7612000 | 75% | 89% | 98% |
colons | 2720000 | 25% | 11% | 2% |
Nous sommes des grands pays du monde et voulons vivre libres sans recevoir d'ordre de personne. Nous attachons de l'importance à l'amitié des grandes puissances, mais nous ne coopérerons avec eux que sur un pied d égalité. Il appartient à l'Asie d'aider l'Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères.
Discours de clôture de Nehru à la conférence de Bandoung regroupant 29 États d'Asie et d'Afrique, 1955.
Nous ne voulons pas que la division du monde en un bloc occidental et un bloc oriental prenne fin pour que d'autres blocs plus grands et plus dangereux surgissent à leur place : un bloc de pauvres et un bloc de riches, un bloc de développés et un bloc de sous-développés, un bloc septentrional, et un bloc méridional qui n'a pour lot que la privation, un bloc de Blancs et un bloc d'hommes de couleur.
Discours de Nasser, chef de l'État égyptien à la conférence de Belgrade, 25 États présents, 1961.
Prêter beaucoup d'argent à un pays en voie de développement est le meilleur moyen d'accès à ses marchés et à ses ressources naturelles. Un pays qui emprunte beaucoup se retrouve vite criblé de dettes et tombe sous la coupe de ses créanciers (les États prêteurs). A ce moment-là, ceux-ci inscrivent leur domination dans les faits, en soumettant le débiteur au contrôle d'une institution (le FMI) qui prendra en main son économie de sorte que les intérêts soient payés avec régularité. Le pays emprunteur devient une colonie informelle : c'est du néo-colonialisme.
Le Monde diplomatique, avril 1996.
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