Menu Lettres

Les relations logiques et les modes de raisonnement

http://www.lettres.org/pdf/methodes/relations-logiques.PDF

Document proposé par Stéphane Fontaine © mars 2000 et diffusé par le site
LETTRES.ORG - http://www.lettres.org/

Classer ces phrases deux par deux selon les rapports logiques qu’elles mettent en œuvre.

1) Les métaux sont bons conducteurs de l'électricité, le mercure est un métal, donc il conduit l'électricité.

2) La liberté, c'est de ne pas travailler.

3) La montagne a accouché d'une souris.

4) Les médecins sont tous d'accord pour condamner l'excès de graisse animale dans l'alimentation moderne.

5) C'est parce que l'air est humide que la température semble plus fraîche.

6) Tous les poissons savent nager, Ginette sait nager, donc Ginette est un poisson.

7) Ce mot doit être français puisqu'il est dans le dictionnaire.

8) Ou bien Sadam Hussein est assassiné et il passe pour un martyr aux yeux des musulmans, ou les Occidentaux libèrent le Koweit par la force et montrent leur véritable visage au monde arabe.

9) Sans l'action de la publicité comme médicament, l'économie risquerait l 'infarctus.

10) Lorsque que le temps se refroidit, le baromètre "monte".

11) L'amour, c'est regarder tous les deux dans la même direction.

12) Si tu restes dans ce trou d'obus, soit tu es fait prisonnier par l'ennemi, soit tu es porté déserteur : viens avec nous.

13) Les amis de mes ennemis sont mes ennemis.

14) Qui peut le plus peut le moins.

15) C’est vrai, je l’ai vu dans le journal.

16) Le Commandant Cousteau dénonçait déjà dans les années soixante les atteintes au milieu marin.

A priori / analogie / a fortiori / a contrario / dilemme et alternative / syllogisme / a posteriori / autorité

 

De l'esclavage des nègres, Montesquieu , De l'esprit des Lois, 1748.

"Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :

Les peuples d'Europe (1) ayant exterminé ceux de l'Amérique(2), ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.

Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.

Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête, et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.

Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une façon plus marquée.

On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Egyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient périr tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.

Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun(3), c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui, chez les nations policées(4) est d'une si grande conséquence(5).

Il est impossible que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que nous faisons aux Africains, car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des Princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié."

1- Les Espagnols et les Portugais.

2- Les Mayas, les Aztèques et les Incas...

3- Bon sens.

4- Civilisées.

5- Importance (cf. l'adjectif "conséquent" de nos jours employé dans ce sens -à tort)

Identifiez les types d’argument(s) utilisés dans chaque paragraphe.

La violence

« La violence est partie intégrante de notre monde, de l'Histoire.// Les livres racontent jusqu'à l'écœurement une succession de batailles, de massacres, de dates souvent fondatrices d'une nation. Le temps historique apparaît par excellence celui de la violence, une manière de gérer la durée par l'opposition des hommes et des états.

Au XXème siècle, on semble déceler une augmentation récente de la violence, surtout celle contre les biens. Tout au moins si on en croit nos yeux et nos oreilles, c'est à dire une violence que l'on pourrait qualifier de médiatique.

Il faut cependant distinguer violence réelle et violence perçue. Les médias privilégient en effet une approche spectaculaire du phénomène. L'écran ne montre que la surface des événements, l'écume de l'histoire et non l'histoire elle-même. Nous sommes victimes d'un effet d'optique car cet écran n'est que le petit bout de la lorgnette.

La violence réelle se cacherait plutôt dans la vie quotidienne, habilement dissimulée ou simplement omise par le système qui la produit. Par exemple, la violence automobile, issue d'une industrie qui génère plus de deux millions d'emplois en France est relativement bien tolérée tant qu'elle ne touche que les autres et ne dépasse pas certaines limites (chauffards défiant l'Alcootest ou poids lourds meurtriers).

L'hécatombe annuelle ne choque presque pas par une sorte d'accord tacite.

C'est que la violence renvoie à une société donnée dans un moment de son histoire. Qui se souciait des mineurs avant le Germinal d'Emile Zola ou de l'antisémitisme avant l'affaire Dreyfus ? Toute société à la violence qu'elle peut supporter, par hypocrisie ou par intérêt. Seuls n'émergent que les "accidents", la partie supérieure de l'iceberg, car rien ne doit entraver le fonctionnement du système économique.

Les médias ne reflètent donc que des faits apparemment non-significatifs, infiniment moins dangereux socialement que la violence réelle. Ils produisent un leurre, un miroir aux alouettes qui attire le regard, provoque une peur de bon aloi mais sans rapport direct avec les rapports de force qui sous-tendent la société. C'est que cette violence cachée est nécessaire ou tout au moins liée à son bon fonctionnement. Quand la pression est trop forte, le système en "dysfonctionnement", certaines sociétés projettent la violence qu'on ne peut plus cacher sur des boucs émissaires : les juifs hier, les étrangers aujourd'hui.

Les médias jouent alors le rôle de l'inconscient humain : ils ne laissent remonter à la surface que des lambeaux de vérité, un kaléidoscope d'images provocantes mais sans explication véritable. La charge émotionnelle s'exprime sans contrôle de la raison. La plupart des hommes préfèrent "naturellement" la facilité et le confort moral. La profondeur est perçue comme dangereuse.

Les médias accentuent cette tendance en montrant la violence comme anormalité alors qu'elle fait partie de notre destin social et mortel. La mort habituelle, non spectaculaire, est soigneusement gommée des sociétés modernes, réservée aux hôpitaux et aux pompes funèbres.

Ce comportement n'est pas totalement négatif. Il provoque, comme la tragédie classique, une catharsis, une purge des passions. Sous le vernis de la civilisation peuvent s'exprimer des instincts toujours en éveil, sens du territoire, instinct de survie ou de puissance impossibles à révéler dans la vie réelle.

Cependant, une focalisation horizontale de la violence donne une double illusion : la violence c'est les autres et les autres sont ailleurs, en dehors de mon champ d'intervention. Une guerre civile en Afrique masque l'enfant battu par le voisin de palier.

Plus que jamais, malgré une vie bien meilleure que dans le passé, le citoyen actuel se doit de rester vigilant. La violence est un héritage génétique qu'il faut comprendre et assumer pour mieux la contrer. " (texte crée par l'auteur du site)

Quels sont les types d’arguments utilisés dans les phrases soulignées ?

Faites le plan du texte avec titres et sous-titres.

1) L'indifférence des locuteurs français envers leur langue favorise son recul à l'étranger.

2) Beaucoup de Français maîtrisent mal leur langue maternelle.

3) Il faut lutter contre l'abus d'anglicismes.

4) Une règle syntaxique non respectée finit par sortir de l'usage.

5) Les médias et les hommes politiques multiplient les fautes de langue.

6) On aurait tort d'empêcher le français d'évoluer.

7) Encourager l'emploi de mots étrangers à la mode favorise l'ignorance de la richesse lexicale du Français.

8) La langue de certains romans, de BD, et de certains dialogues de films actuels est d'une pauvreté affligeante.

9) Mais il faut veiller à ce que ses caractéristiques fondamentales soient respectées.

10) Le français n'a cessé d'évoluer : c'est ce qui l'a maintenu vivant.

11) Une politique linguistique répressive est vouée à l'échec.

12) Les écrivains s'écartent souvent de la norme.

13)La langue s’apprend principalement par mimétisme au sein de la famille.

14) L’école peut remédier aux insuffisances du milieu familial mais ne peut s’y substituer.

15) Le Français s’est construit à partir du latin et des langues régionales, notamment le Francien, le Normand et le Picard.

16) C’est la langue anglaise qui domine culturellement le monde car les Américains le dominent économiquement.

Sujet :

" Les règles du français sont souvent bafouées. Certes, on ne doit pas empêcher la langue d'évoluer mais il faut lutter contre son appauvrissement. En réalité, choisir la facilité est à long terme une menace pour notre langue."

Classer ces seize arguments dans un plan en trois parties. Essayer ensuite de déterminer un ordre logique dans chacune d’entre-elles et relier les phrases par des mots de liaison.

Voici un sujet de dissertation :

"Les hommes ont peur du rire parce qu'il retranche, exclut, agresse. Les hommes ont besoin du rire parce qu'il détend, désarme, relie."

Voici onze énoncés correspondant au sujet, classez-les en trois séries. Attention, deux de ces énoncés sont hors-sujet : il faut les éliminer du plan.

1) En attendant les résultats d'un examen, il est bon d'aller voir un film comique.

2) Le fou rire est communicatif.

3) Etre la risée d'un groupe est une situation pénible.

4) Faire rire peut être une arme défensive : on met ainsi les rieurs de son côté.

5) Beaucoup d'auteurs satiriques ont pris pour cible des travers humains.

6) Il vaut mieux faire rire par un jeu de mots spirituel que par une plaisanterie vulgaire.

7) Il arrive qu'une grande nervosité provoque un fou rire déplacé.

8) Les auteurs de comédie ont souvent insisté sur la valeur médicale du rire.

9) Les auteurs de comédie ont exploité la valeur comique du quiproquo.

10) Le ridicule ne tue pas, pourtant on le redoute.

11) Il faut qu'une certaine complicité règne dans un groupe pour qu'on puisse rire joyeusement et librement.

Titres

 

I)

 

II)

 

III)

 

Sous-titres

 

A)

 

B)

 

C)

 

 

A)

 

B)

 

C)

 

 

A)

 

B)

 

C)